9 septembre 1996 – Le Bien Public
Vainqueur incontestable du Prix de la ville de Dijon à l’issue de barrages très techniques, le Bourguignon Jean-Michel Martinot a brillamment mis fin hier à une série de places d’honneur dignes de Raymond Poulidor.Le Bourguignon Jean-Michel Martinot arborait hier après-midi un franc sourire après sa victoire dans le Prix de la ville de Dijon, un B1 qualificatif pour les championnats de France de sauts d’obstacles deuxième catégorie. Après une multitude de places d’honneur, il lui a fallu en effet attendre la fin de la saison pour enfin vaincre le signe indien et remporter son premier succès. Et de quelle manière !
Devant un public venu en masse grâce au soleil et à la qualité chaque année confirmée du jumping d’automne du Cercle hippique dijonnais, trente-neuf cavaliers se sont élancés pour des qualifications très sélectives. Parti en première position, l’Alsacien Patrice Flesh et “Belfly” en faisaient la malheureuse expérience en échouant très brutalement sur le deuxième obstacle du “triple”. Plus de peur que de mal ! L’hécatombe venait en tout cas de commencer.
Seuls neuf concurrents réussissaient un sans-faute synonyme de barrages pour la victoire finale. Habilement dessiné par René Villière, le parcours raccourci de sept des treize obstacles initiaux allait, là aussi, vite se révéler délicat à gérer.
Premier barragiste à passer, l’Alsacien Christian Hug (Artaban du chemin) franchissait sans dommage le premier “oxer” du tracé avant de faire tomber une barre du deuxième obstacle, un “vertical” rehaussé à la sortie d’un virage très serré. Deuxième à partir, le Bourguignon François Giffon (Badine du prieuré) commettait une faute au même endroit, tout comme le cadet rhône-alpin Yannick Martin (Brandy des ifs).

Lucidité bourguignonne
Quatrième finaliste, Jean-Michel Martinot survolait le premier obstacle. Allait-il lui aussi échouer au suivant l’abordant sur un cheval en déséquilibre ? C’était sans compter sur la lucidité du Bourguignon.Privilégiant la prudence, il effectuait un virage plus large pour positionner idéalement “Thiernay” et franchir sans encombre la grosse difficulté du parcours. Le “double” et le “mur” ne l’arrêteraient plus, pas plus que le deuxième “vertical” et l’ “oxer” final. Cinq cavaliers le séparaient alors de la victoire.
Suivant immédiat, Benoît Richard (Taranis II) adoptait la même tactique. Egalement crédité d’un sans-faute à l’issue du parcours, le Franc-Comtois se voyait néanmoins pénalisé de sept points pour le dépassement de temps (une seconde équivalant à un point en B1). Gros soulagement pour le Clunysien qui voyait les trois derniers compétiteurs échouer sur le n°2 (décidément !). La roue avait enfin tourné en sa faveur…

Jean-Pierre Gruest