Jean-Michel Martinot aura tout connu ce week-end. L’enthousiasme vendredi, avec une première victoire en préparatoire, la déception hier, avec un Petit Grand Prix entaché d’une faute, puis la joie hier soir, à l’issue d’un Grand Prix de la Ville de Dijon maîtrisé de long en large sur Héroïne de Merzé. Devant près de 2.000 personnes au Castel de la Colombière, le Bourguignon s’est offert un joli chocolat de Pâques, dans une épreuve où bon nombre de favoris se sont cassé les dents avant le barrage.
Après sa démonstration lors des deux premiers jours de compétition, il faut dire qu’on attendait surtout Simon Delestre et Rakker sur la plus haute marche. Encore vainqueur de deux nouvelles épreuves hier, sur Jour J de la Ressée puis sur Mélodie Ardente, le Lorrain semblait intouchable. Mais malgré un style et un rythme toujours aussi parfait, Delestre commet d’entrée une petite erreur dans le Grand Prix. Une barre lourde de conséquence, puisqu’elle le prive de finale, même s’il restera l’un des grands hommes du week-end.
Delestre out, tout redevient possible pour la meute des outsiders. Mais sur un tracé aussi sélectif (barres à 1,40-1,45 m), double derrière la rivière, triple en descente…), ils ne seront finalement que sept cavaliers à se qualifier pour le barrage. Un bien maigre butin sur quarante partants, mais qui reflète le niveau du concours.
Pelamatti toujours au rendez-vous
Parmi les heureux élus, on retrouve deux cavaliers de Saône-&-Loire (Jean-Michel Martinot sur Héroïne de Merzé et Paul Lamotte sur Galante Sauvage), deux du Rhône-Alpes (Vincent Feuillerac sur Vicky et Guy Martin sur Vedette), et trois de Champagne-Ardennes, dont François Pelamatti sur Leffe de Talma, et surtout les deux sœurs Francart. Si la présence d’Alexandra, tenante du titre sur Kolchic du Donjon, n’est pas une surprise, celle de sa cadette Eugénie, tout juste âgée de 20 ans, l’est en revanche davantage. Preuve de l’excellence des écuries familiales, dont Pelamatti est également issu.
Un final raccourci à sept obstacles et qui réussi bien mieux aux engagés que la première manche. En fait, seul Vincent Feuillerac et Eugénie Francart toucheront du bois, les autres étant obligés de se départager au temps. Alexandra Francart, bien décidée à conserver son trophée, semble dans un premier temps la mieux placée, en 40’’80. Mais avec son habituelle rage de vaincre, Jean-Michel Martinot fait encore mieux et devance l’Ardennaise de plus de deux secondes (38’’57). Seul Pelamatti peut encore lui voler la vedette, mais lui aussi échoue d’un rien (39’’97) et offre au Bourguignon son premier succès de prestige cette saison.
“J’ai vraiment senti que ma jument (12 ans) avait franchi un cap depuis l’an dernier” confiait Martinot, tout heureux de revenir au premier plan dans sa région. “Après mon premier passage sur Isiane de la Source (avec qui il fera 4 points), j’étais vraiment déçu car je sentais qu’il y avait la place de passer en barrage. J’étais donc très motivé à mon retour sur la piste avec Héroïne, et tout s’est parfaitement déroulé. J’ai récemment participé à un stage à Saumur avec l’encadrement de l’équipe de France, où nous avons beaucoup travaillé. La semaine dernière, nous nous étions déjà classés deuxièmes dans le Grand Prix de Sainte-Cécile et aujourd’hui nous l’emportons, pour notre troisième concours de l’année”. La saison ne pouvait guère mieux démarrer.
Bertrand Lhote